Une voiture neuve s’achète normalement chez un concessionnaire, soit une entreprise de distribution qui est agréée par un constructeur automobile pour vendre ses produits. L’activité du concesionnaire ne se limite pas à la vente de voitures neuves, il a souvent aussi une activité de vente et reprise de voitures d’occasion, ainsi que de services après-vente, comme l’entretien et les réparations ou la vente de pièces détachées. Un mandataire est par contre un homme d’affaires qui a une activité unique, la vente de voitures neuves.
Cette différence est philosophique, mais elle est aussi très matérielle puisqu’alors qu’une concession automobile requiert un bâtiment de taille importante, et plusieurs employés, un mandataire peut être une personne seule, et se satisfaire d’un simple bureau aménagé rapidement autour d’un bail précaire. Il est donc essentiel pour l’automobiliste client potentiel de se renseigner sur l’ancienneté de ce professionnel, notamment son entrée dans la profession. C’est heureusement chose facile. Les mandataires sont des commerçants inscrits au registre du commerce, on peut connaitre sans frais la date de création de leur établissement.
Ces vérifications ne sont évidemment possibles que si le mandataire est une entreprise française, mais sauf à vouloir vraiment prendre des risques, on écartera les mandataires étrangers, parce que retenir une entreprise étrangère signifie ne plus bénéficier de la législation française, laquelle est très protectrice pour le consommateur en cas de litige.
On signe chez le concessionnaire un bon de commande, et chez le mandataire un mandat. Mais si le nom diffère, ce second document doit être aussi précis que le premier, voire même plus. Il doit ainsi préciser la marque, le modèle, la finition et la motorisation du véhicule que le mandataire s’engage à trouver pour son client, désigné sous le terme de mandant. Autres renseignements indispensables, la couleur extérieure et intérieure, le millésime, le prix et les équipements. Ce dernier point doit être sous la forme d’une liste, et il faut là être très vigilant, car certains équipements qui font partie de la dotation de série en France, ne le sont pas nécessairement dans les pays étrangers où les mandataires se fournissent le plus souvent. Le professionnel doit également remettre à son client tous les documents que donne un concessionnaire, à savoir le manuel du propriétaire (en français s’il vous plait !), le carnet d’entretien et le contrat de garantie.
Au sujet du prix, on sélectionnera le prestataire capable de fournir un tarif clés en main, et qui se chargera de toutes les démarches administratives, exactement comme les feraient un concessionnaire officiel. Le prix à retenir est donc celui qui comprend les frais d’immatriculation, les frais de dossier et de transport, et surtout le montant de la TVA, pour l’hypothèse où l’auto viendrait de l’étranger. Pour prouver que la TVA a effectivement été acquittée, le client doit exiger le quitus fiscal qui atteste du bon règlement de cette taxe. Parce qu’en cas de litige, l’administration fiscale ne saura se tourner que vers une seule personne, le propriétaire de la voiture.
Tout ceci doit sembler peu simple pour le profane, et il est nécessaire d’avoir une forte motivation pour se tourner vers un mandataire, et c’est souvent le cas, quoiqu’elle soit toujours unique, il s’agit d’argent. La publicité des mandataires indique souvent des rabais plus importants que ceux que peuvent consentir un concessionnaire. On vérifiera ce prix avec la plus grande exactitude, en ayant constamment à l’esprit que les concessionnaires peuvent eux aussi donner des conditions très avantageuses, avec la sécurité de se fournir chez un représentant officiel de la marque qu’on a retenu. Le jeu de passer outre en vaut-il la chandelle ?
On pensera aussi que la propriété d’une voiture ne se limite certainement pas au seul moment où on en effectue l’acquisition. Il faut prévoir l’entretien, et ne surtout pas éviter de penser au pire, soit qu’un problème demande de faire appel à la garantie. Bien sûr, les garanties aujourd’hui, sont européennes. Il n’y a théoriquement aucun souci, mais dans la pratique, on obtient toujours un meilleur service dans un établissement dont on est déjà client que dans un autre. Les concessionnaires officiels ont accès aux bases de données des constructeurs. Il suffit d’y rentrer un numéro de série, et cela indique le concessionnaire qui a vendu l’auto neuve, ainsi que toutes les interventions du réseau sur cette auto. Autrement dit, le concessionnaire verra arriver une personne qu’il ne connait pas, et son ordinateur lui dira de suite que la voiture n’a pas été acquise par le biais du réseau français traditionnel.
Ce n’est cependant pas toujours le cas. Selon les modèles en effet, ou plus simplement les opportunités du moment, les mandataires se fournissent auprès de concessionnaires étrangers dans des pays où les voitures sont vendues moins chères (cela dépend des modèles et des pays, il n’y a pas de règle absolue), ou plus simplement auprès de concessionnaires français qui ont un besoin rapide d’écouler leur stock. Il est malheureusement impossible de connaitre avant l’achat l’origine de la voiture qu’on s’apprête à acheter…